La leçon. Bielle, l’institutrice et Claude Renoir lisant. Pierre-Auguste Renoir, 1906. Collection Nahmad. Suisse
Je suis heureuse de voir l’intérêt grandissant qu’a suscité mon premier billet sur la méthode d’apprentissage des langues étrangères employée par Charlotte Mason! J’ai recueilli les questions que vous m’avez adressé afin de les soumettre à Allyson Adrian, auteure et éditrice des éditons Cherrydale Press. Je remercie chaleureusement Allyson pour sa générosité et sa disponibilité! Je précise également que je suis libre de tout partenariat publicitaire ou commercial avec cette éditrice et que j’agis ici comme simple relayeuse et utilisatrice satisfaite de cette méthode. Lire la suite →
Les fables d’Esope (VIIème s. – VIème s. avant J.-C.) sont de courtes histoires intemporelles avec une morale écrites en prose. Elles mettent en scène des animaux qui ressemblent à nous humains idiosyncratiques. Elles inspirèrent de nombreux poètes et écrivains parmi lesquels La Fontaine qui rendit hommage au fabuliste en déclarant: Je chante les héros dont Esope est le père.
Les curriculum Charotte Mason classent Esope dans les incontournables classiques de la littérature grecque. Très courtes (certaines ne font que trois lignes), elles sont particulièrement utiles pour débuter la narration avec de jeunes enfants. Cette Lire la suite →
À mon service j’ai mis Six bons garçons. Voici leurs noms : Quoi, Pourquoi, Quand, Où, Qui, Comment. C’est d’eux que j’ai tout appris. De l’orient Jusqu’au couchant Je les envoie par monts, par vaux Mais quand s’achèvent leurs travaux, À tous je propose Une bonne pause. Aux heures où d’usage Je suis à l’ouvrage, Je leur donne un long répit, Et je n’oublie pas Le temps des repas, Car ils ont grand appétit Mais autres gens, autres manières : Je connais une personne Jeune et mignonne Qui emploie bien dix millions De bons garçons Et qui jamais ne leur laisse Repos ni cesse. À peine ouvertes ses paupières, Au loin, pour traiter ses affaires, Elle envoie, très urgemment, Un bon million de Comment À peu près deux millions d’Où, Et surtout… Sept millions de Pourquoi !
Rudyard Kipling, L’enfant d’Eléphant, 1902
J’ai un enfant « étiqueté » à haut potentiel avec tda. Dans mes mauvais jours, j’ai l’impression d’avoir en face de moi un véritable vortex d’énergie tant la gestion de son hyper-sensorialité, son perfectionnisme insatisfait, son hyper-sensibilité, son bouillonnement intellectuel et son hyperesthésie m’épuisent!
On me pose régulièrement la question si je pense que la pédagogie Charlotte Mason est adaptée à ces enfants. La réponse rapide est oui, je la trouve idéale même! Lire la suite →
Cette année, l’hiver se fait beaucoup attendre, au grand désespoir des enfants! Alors en attendant que la neige tombe enfin, voici trois contes de fées scandinaves que nous aimons lire en cette saison…
Pour poursuivre ma série de billets sur le thème de l’inactivité magistrale, je me suis inspirée de deux métaphores que Mason emploie pour illustrer cet idéal vers lequel un parent devrait tendre selon elle. Elles m’ont beaucoup aidé à mieux comprendre ce concept et j’espère qu’elles seront aussi parlantes pour vous…
Le pêcher – ou de l’intérêt des bonnes habitudes
Mettons un noyau de pêche en terre. Il germera, grandira rapidement et, deux étés plus tard, nous offrira ses premiers fruits. Mais tout au long de sa croissance, nous jardiniers, lui apportons engrais et soins, le protégeons du froid et des plantes envahissantes, l’arrosons, le taillons et le tuteurons. Mais ces interventions occupent qu’une petite fraction de l’existence du petit pêcher. Car le reste du temps nous laissons la nature, l’air, le soleil et la pluie faire leur oeuvre. Le résultat? De beaux fruits juteux. Mais si au contraire nous ne jouerions pas ce petit rôle dans la croissance de l’arbre, nous récolterions de petits fruits durs et amères. (D’après Home éducation – vol. 1, page 134). Lire la suite →
Charlotte Mason n’avait pas d’enfant, mais c’est peut-être justement ce fait qui lui donna le recul nécessaire pour cerner et analyser très finement les interactions entre les parents (plus particulièrement les mères) et leurs enfants. Quand on étudie ses écrits, on découvre une méthode d’éducation douce mais ferme, simple, qui respecte la nature de l’enfant mais aussi les besoins du parent instructeur.
Une des idées clé de la philosophie de Charlotte Mason est ce qu’elle appelait « l’inactivité magistrale » (masterly inactivity ou wise pasiveness). Il s’agit d’une attitude morale du parent ou de l’enseignant et qui s’applique à tous les domaines de l’éducation. Il s’agit de l’art de laisser grandir et évoluer l’enfant selon sa propre nature. Mason parle de letting children be, littéralement de « laisser les enfants être ». Mais qui n’a rien à voir avec le « laisser faire »! C’est la capacité qu’a le parent à prendre du recul, à s’effacer même, afin que l’enfant puisse être et devenir le meilleur de lui même, tout en étant discrètement guidé et orienté par l’adulte, en accord avec ses valeurs morales. L’adulte cherche à entraver le moins possible les relations que l’enfant tisse avec son environnement et ses apprentissages. Lire la suite →
Les élèves de Charlotte Mason étaient réputés pour leurs excellentes connaissances en langues étrangères. Ils apprenaient le français, l’allemand, l’italien et le latin. Patriote, Mason estimait que chaque individu est l’ambassadeur de sa nation, de sa culture. Par conséquent, en tant que bon ambassadeur qui se respecte, chacun se devait d’être capable de converser avec les personnes d’autres cultures et nations parlants d’autres langues. Pourtant, quand on examine les emplois du temps de ses élèves, on remarque qu’ils n’avaient pas plus de trois à quatre leçons par semaine et par langue. Alors quel était la clé de ce succès? Lire la suite →
Un amoureux des livres qui découvre les idées de Charlotte Mason, sera vite conquis par l’idée d’enrichir l’instruction de ses enfants avec des « livres vivants ». Il choisira des titres, enthousiaste à l’idée de se lancer sur cette voie. Après quelques recherches, il découvre le principe des leçons courtes et de la narration. Mais la simplicité de cette méthode peut être déconcertante, surtout quand on à reçu une éducation avec des méthodes « classiques » d’enseignement. Suffirait-il de lire des livres et pratiquer la narration? Comment fait-on, concrètement, pour utiliser les livres vivants comme outils d’enseignement?
En fait, la simplicité des « leçons lues » n’est qu’apparente! Car pour instruire à la manière de Charlotte Mason, l’adulte doit se placer non pas dans le rôle d’un «pourvoyeur de connaissances», mais dans celui d’un «semeur d’idées». Par ces lectures, on cherche à instiller l’émerveillement pour le monde qui l’entoure et la joie d’apprendre dans l’esprit de l’enfant, de le rendre acteur de ses apprentissages. Pour moi, c’est un vrai défi pour l’adulte, qui doit à tout moment se garder de ne pas donner des « leçons», de ne pas «pré-mâcher» les idées et les liens que l’enfant est capable de tisser lui-même, tout en lui donnant les clés et les outils pour y parvenir. Lire la suite →
Pendant que les enfants étaient en Allemagne pour une semaine, j’ai enfin pu finaliser mon planning. Si Louis et Rose étaient scolarisés, ils seraient en CE1 (deuxième année du primaire) et en PS (petite section de maternelle) respectivement à la rentrée de septembre.
Je ne suis pas une personne naturellement organisée et assidue, alors les routines m’aident à endiguer ma fâcheuse tendance à procrastiner. Elles apportent une structure à nos journées qui contribuent à l’équilibre de notre vie familiale. Nous avons essayé le unschooling, mais j’ai vite compris que ce mode de vie ne nous convenait pas, les enfants étaient désœuvrés, agités et insatisfaits. Nous avons donc petit à petit instauré des routines qui ont nettement amélioré notre quotidien. Le planning me donne une ligne directrice que je peux suivre et c’est aussi un gain de temps et d’énergie!
Dans la pédagogie Mason, la scolarité est organisée en six cycles (forms). Les trois premières années du primaire correspondent au cycle I. Nous avons commencé à mettre en oeuvre cette façon d’apprendre depuis le debut de la première année du primaire. Au fur et à mesure que mon fils s’habituait à notre routine, j’ajoutais Lire la suite →