Plus que quelques semaines avant la « rentrée ». C’est le moment où jamais de faire un petit bilan de l’année qui s’est écoulée et de faire les préparatifs pour l’année à venir. Certains trouveront probablement que je m’y prends un peu tard, oui j’avoue je ne suis pas une reine de l’organisation… Mais en réalité, c’est surtout que « rentrée », « programmes scolaires », « niveau » et « classe » ont perdu toute signification dans notre ief. Les apprentissages se font en continu, les choses suivent leur cours assez naturellement. Et alors qu’au début de notre aventure ma nonchalance actuelle m’aurait fait flipper, je sais aujourd’hui que mes enfants progressent. Ils ne progressent pas aussi « linéairement » que s’ils étaient scolarisés ou que nous suivions les programmes, mais chacun de façon très individuelle. Bon, j’ai toujours un coup de panique quand je reçois la convocation pour le contrôle annuel, me disant que j’en ai pas fait assez et que cette année, c’est sur, je vais me faire taper sur les doigts… c’est l’hystérie dans ma tête pendant quelques semaines. Et puis non, l’inspecteur vient et repart en nous complimentant. C’est donc que tout va bien.
Cela ne veut pas dire que je ne programme rien. Au contraire, je crois qu’il est important de savoir vers quoi on veut se diriger, d’avoir une certaine ligne directrice. Pour l’avancement des enfants, et pour ma santé mentale. Il est bien plus reposant de suivre un plan, aussi libre soit-il, que de naviguer à l’aveugle et de s’épuiser à toujours improviser. Les semaines à venir vont donc être dédiées à ma planification.
Là où cela devient compliqué, c’est que mes enfants savent et font beaucoup de choses qui ne rentrent pas dans les « cases » de l’EN. Il devient de plus en plus difficile de « quantifier » et de traduire leurs connaissances pour les contrôles. Ainsi, il y a des domaines où il ont des années « d’avances », ce que l’inspecteur ne remarquera pas (ni appréciera) forcément, et d’autres où ils ont du « retard » ce que, pour sur, l’inspecteur ne manquera pas de remarquer… Il y a des moments où ce décalage m’inquiète pour leur futur parcours, parce que j’ai peur qu’ils peineront à intégrer un cursus scolaire. Mais je me dis aussi qu’en restant vigilante sur leurs capacités de lecture, d’écriture et de calcul, ils seront bien outillés pour « rattraper » le train de l’EN. Ce sont là les domaines où je m’efforce de les garder à peu près « à niveau », sauf pour la grammaire, pour laquelle je leur laisse le temps. C’est un « luxe » que je peux me permettre, sachant que nous envisageons l’ief à (très) long terme, en tout cas pour Louis.
Après avoir fait tout le primaire à la maison, il est effectivement déterminé à continuer ainsi pour le collège. C’est donc à quoi je dois me préparer. Certains domaines comme les sciences ne poseront pas de problème, ses connaissances en la matière dépassant déjà largement les miennes, je vais le laisser suivre son petit bonhomme de chemin. En mathématiques (ma bête noire personnelle) et en grammaire en revanche, il va falloir que je me retrousse les manches… Il a beaucoup gagné en autonomie et en maturité, ce qui m’a permis de bien m’occuper aussi de sa soeur.
Sportivement, il s’est un peu cherché cette année. Après cinq ans de pratique du rugby, il a voulu arrêter, au grand damne de son père. Il a continué le tennis, le ski, et s’est inscrit au biathlon. À la rentrée, il veut essayer l’aviron… Il continue le scoutisme et ne démord pas de la pêche. Musicalement, l’année fut très riches avec de nombreux concerts donnés avec son orchestre, il y a prit beaucoup de plaisir.
Quand à sa sœur, elle est doucement entrée dans les apprentissages plus formels. À mon grand étonnement, elle s’est laissée beaucoup de temps pour l’apprentissage de la lecture qu’elle a trouvé pénible, alors qu’elle prend du plaisir à écrire. Les maths l’amusent bien. Elle a débuté le violon avec grand plaisir et m’a supplié de sortir le mien du placard après 25 ans de dormance. C’est ainsi que je me suis mise à rejouer un peu avec elle. Enfant qui bouge, joue et crée énormément, j’ai senti un changement s’opérer lorsqu’elle a eu sept ans, au mois de juin. Ses dents ont commencé à bouger, l’apprentissage de la lecture s’est soudain débloqué, elle s’est allongée, parle couramment l’allemand comme par magie… C’est devenu une « grande fille ».
Mais la plus grande révélation de l’année pour elle fut le patinage! Invitée à choisir une activité sportive, elle nous a annoncé qu’elle voulait faire du patinage artistique. Son choix nous a beaucoup étonné, puisqu’elle n’était encore jamais allée sur la glace et que nous n’avions montré aucun intérêt pour ce sport. Après un petit stage au mois d’août dernier, elle a donc intégré un club de patinage. Neuf mois plus tard, elle a été repérée par la ligue régionale. Le club ayant apprit que Rose n’est pas scolarisée, nous propose alors de l’intégrer dans un groupe d’enfants (plus âgés) suivant un cursus sport-étude. Pris par surprise, mon mari et moi découvrions un monde nouveau dont nous ignorions tout! Nous avons beaucoup hésité, tergiversé. Face à sa détermination à patiner « tout le temps » et en concertation avec notre médecin de famille, il a finalement été décidé de faire une année d’essai, à raison de 10 à 12 heures d’entraînement hebdomadaires (patin, danse, préparation physique). Elle s’absentera également plusieurs weekends dans l’année. Dès la rentrée, nos journées commenceront donc à 5h45, pour être sur la glace à 7h. Un comble quand même quand on est en ief, non? C’est en tout cas un sacré chamboulement pour notre organisation familiale!
J’espère tout de même pouvoir conserver nos rituels, nos sorties, ces petites choses qui font que nous sommes heureux d’être en ief et qui rendent nos journées douces et agréables. Que nos journées ne deviendront pas juste une course folle, d’un rendez-vous à un autre. Etre promue maman taxi, ce n’était pas du tout ce que j’avais rêvé pour l’avenir, mais je vais faire de mon mieux pour m’adapter à ce nouveau rythme…
Oh, une chenille machaon, papillon et chenille préférés de Luc!
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Bien vu! Les enfants m’en ont laissé le soin en leur absence 😉 Il y en a quatre, deux sont devenu des chrysalides.
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