Les enfants sont accroupi devant ce jeune pêcher qui pousse devant notre potager.  Il est haut comme mon fils, et issu d’un noyaux planté là il y a deux, trois ans. Il n’est pas très en forme, ses feuilles toutes recroquevillées… Ils m’ont appelé parce qu’ils ont remarqué des coccinelles, ainsi que d’étranges insectes parcourir l’arbre. Ces derniers sont noirs bleutés, avec des taches jaunâtres et noires. Leur corps est allongé et ils possèdent six pattes à l’avant. Des piquants s’hérissent sur la totalité de leur corps, leur donnant une apparence monstrueuse… A quoi peuvent ils bien servir? Nous observons aussi que l’arbre est couvert de petits pucerons blancs. Et voilà qu’une de ces bestioles noires dévore un, deux, trois pucerons! Mais oui, ce sont bien des larves de coccinelles!

L’excitation des enfants est décuplée. Ils se mettent à inspecter tout l’arbre, muni d’une loupe. Il y a là aussi des fourmis, en grande quantité, qui gardent les pucerons. Et tout le long du petit tronc, on voit progresser vers le haut une armée de grands pucerons verts ainsi que des noirs ailés. La pauvre plante déjà à l’agonie, est en train de subir une véritable attaque!

Mais à son sommet, s’affairent des coccinelles de toutes sortes: petites, grosses, rouges, jaunes, noires… Nous avons jamais vu un assortiment aussi varié. Nous assistons même à un accouplement de coccinelles. Nous comprenons également qu’il y a des larves à différents stades de développement. Et toutes mangent les pucerons: elles tiennent leurs proies de leurs deux pattes avant pour les porter à leur bouche et chaque fin de repas est suivie d’un brin de toilette. Les enfants jubilent.

En voyant ce spectacle, je repense aux paroles de Charlotte Mason qui disait qu’en matière de science, ou plutôt d’étude de la nature, une grande importance devait être accordée à la reconnaissance, la reconnaissance des plantes, des minéraux, des constellations, des oiseaux, etc.. Non pas en surchargeant la mémoire verbale de l’enfant avec des nomenclatures scientifiques, mais par l’observation in situ. « Teach the thing before the name ». Enseignez la chose avant le nom. C’est en observant, en voyant ces coléoptères, ces larves, ces prédateurs, ce cycle de vie, que tous ces mots prennent sens, que ce vocabulaire s’acquiert tout naturellement. Observer, c’est aussi une habitude. Plus nous pratiquons l’observation, et plus il y a de merveilles, de petits riens, qui se dévoilent à nous pour notre plus grande joie!

Les enfants étant inquiets pour le jeune arbre et pour la sécurité des coccinelles en présence des fourmis, je leur propose de poser une bande de glu autour du tronc afin d’empêcher la montée de nouveaux pucerons et de réduire les fourmis. C’est d’accord!

Trois semaines sont passées. De retour de vacances les enfants s’écrient de joie: l’arbre a fait une poussée fulgurante et possède désormais de belles feuilles tendres et vigoureuses à son sommet, et les pucerons? Partis, disparu!

Merci coccinelles!!!