Depuis quelques temps, ma fille est dans une période de grande attirance pour les lettres. La maison grouille de petits papiers et de dessins sur lesquels elle a écrit son prénom et des lettres. Les vitres, miroirs et murs aussi ne sont pas toujours épargnés par cette frénésie… Tout comme pour son frère avant elle, je ne suis pas intervenue dans cet apprentissage, attendant que mes enfants y portent un intérêt. Je leur met simplement à disposition un abécédaire et des lettres à toucher et je répond à leur demandes, sans jamais les devancer.

Quand j’ai commencé à explorer la pédagogie Charlotte Mason, j’ai eu la bonne surprise de découvrir qu’elle préconisait justement que l’enfant ait à sa disposition des lettres à manipuler et que, si on laissait libre cours à ses explorations, cet apprentissage se ferait de manière très naturelle. Cela rejoint l’expérience que j’ai pu faire avec mes enfants.

Du temps de Mason, on offrait aux enfants une boîte contenant les lettres de l’alphabet façonnés en ivoire. À défaut d’avoir un tel trésor chez soi, les lettres et puzzles en bois ou autres lettres aimantées en plastique de nos jours feront l’affaire – à condition de n’être pas trop stylisées et donc facilement reconnaissables.

Mason incitait également à saisir cette occasion pour instaurer l’habitude d’observation et d’attention chez le jeune enfant. Quitte à lui proposer que quelques lettres à la fois pour commencer, afin que l’enfant se familiarise vraiment avec les formes, les courbes et les traits de celles-ci. L’étape suivante consistait à inviter l’enfant à observer sa mère tracer des lettres en l’air et à les deviner. C’était ensuite au tour de l’enfant de tracer des lettres par le geste – ou dans du sable – tandis que sa mère les nommait. L’enfant pouvant également s’amuser à tracer seul des lettres dans le sable à partir de ses modèles.

Mason était d’avis qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre l’alphabet mais qu’il faut en aucun cas presser ni pousser le petit enfant dans cet apprentissage. Elle parle également de l’importance d’apprendre le son des lettres à l’enfant et que ce processus reste ludique avant tout! Comment? En faisant marcher la créativité et en se servant de tout ce que l’on a sous la main.

Pour compléter les idées ci-dessus, voici un petit tour d’horizon non exhaustif de ce que nous pratiquons à la maison avec notre puce dans cet esprit de simplicité et de jeu. Personnellement j’évite les sons muets ou compliqués comme H, C ou Y par exemple. Il n’y a pas de temps fixe pour ces activités, elles se font dans le flot de la journée.

Le détective 

Je lui met à disposition une page d’un journal et l’invite à entourer par exemple tout les D (ou une autre lettre qu’elle connait). Il faut que l’écriture soit assez grosse pour ne pas la décourager.

A la pêche aux lettres

J’ai ressorti les cannes à pêche aimantées que j’avais fabriquées pour mon fils lorsqu’il était petit et nous jouons à « pêcher » les lettres qu’elle connait.

Tous ensemble 

Un des ses jeux préférés se joue simplement à table, dans le train, la voiture ou n’importe où en famille et consiste à trouver chacun son tour des mots qui commence ou finissent par le même son, ou encore des mots qui rimes.

A la chasse aux sons

Lorsqu’elle me sollicite mais que je n’ai pas de temps à lui consacrer, je l’envoie chasser des objets dont le nom commencent par le son commence P, T,…

Dessine moi un animal…

…dont le nom commence par le son K, est une autre alternative quand je n’ai pas de temps.

Mon petit oeil a vu…

Nous jouons à mon petit oeil a vu un objet dont le nom commence par le son…

Comme vous pouvez le constater, il s’agit de choses toutes simples ne nécessitant aucune préparation ni de matériel spécifique et qui font pourtant le bonheur des petits curieux!