Faire le grand écart

Turner Twins, acrobats, 1937 : by Sam Hood.jpg
Turner Twins, Arcobats, by Sam Wood, Sate Library of New South Wales

L’instruction en famille avec deux enfants d’âges différents me demande une certaine souplesse et de l’endurance, une faculté à me plier en deux tout en jonglant pour répondre à leurs attentes. Facile!

Scènes du quotidien:

  • Assise sur le canapé, je me contorsionne pour lire un mythe grecque à mon grand par dessus le Yakari que ma fille regarde en étant confortablement installée sur mes genoux…
  • A l´heure de la leçon de grammaire française, ma fille grimpe sur mes genoux avec un livre à compter – en allemand. J’entreprends donc de compter avec elle, tout en continuant avec mon fils: « genre et nombre? », « ja, richtig mein Schatz! Es hat 10 Vögel », « masculin ou féminin? », « eins, zwei, drei, vier, fünf. Fünf Blumen… »
  • Tout en faisant réviser les tables de multiplication à mon fils, j’essaye de superviser et aider ma fille- au fourneau, debout sur un tabouret – qui confectionne de la pâte à modeler qu’elle me réclame depuis quatre jours.
  • A ma gauche j’ai mon fils, nous jouons à shut the box. À ma droite j’ai ma fille, nous faisons un domino…
  • J’épaule mon fils pour solfier un nouveau morceau en clé de fa (alors que j’ai appris la clé de sol, autrefois…) tout en inventant des dessins de formes au tableau pour occuper ma petite.
  • J’ecoute une narration tandis que je répare la construction Lego abstraite que ma fille a construite…
  • Alors que je tente patiemment de calmer une énième crise de larmes de mon fils, j’entends un « j’ai finiiiii mon caaaaca! » tonitruant venant de l’autre bout de la maison. Chouette!
  • Je montre à mon fils comment finir sa rangée de tricot tout en essayant de calmer ma fille accrochée à ma jambe: elle n’arrive pas à enfiler un pull à sa poupée…
  • L’un me demande pourquoi le ciel est bleu et l’autre de lui expliquer le fonctionnement du paratonnerre, mmhh…comment dire?

Il y en a tant et tant des situations cocasses, hilarantes mais aussi énervantes, fatigantes… Il m’arrive de me poser exténuée, et de penser à vous mamans de familles nombreuses. Je vous tire mon chapeau bien bas, ça doit être une sacrée gymnastique chez vous!

Sommes-nous pas de formidables acrobates?!

11 réflexions sur “Faire le grand écart

  1. Je t’avoue sincèrement qu’avec 4 enfants j’ai mis fin à ce type de situation sous peine d’y perdre ma santé physique et mentale.
    La règle officielle est « on interrompt maman qu’en cas de situation extrêmement» c’est donc main sur l’épaule sans faire l’andouille sous peine de se faire envoyer promener.
    Je m’oblige à faire les choses une après les autres bien jusqu’au bout. Lors des activités je suis sur un pôle à la fois et non je ne me divise pas entre une leçon et la cuisine. Soit l’enfant se débrouille seul soit il est avec nous.
    Si un enfant m’empêche d’être 100% à ce que je fais je lui demande de se pousser, jouer plus loin ou tout simplement de cesser.
    Ce 100% est très relatif puisque comme toutes les mamans j’ai un radar en perpétuel fonctionnement et c’est à mon goût déjà bien suffisant.
    La seule gymnastique impossible à supprimer pour une homeschoolmum reste le fait d’être capable de jongler de matières en matières en quelques minutes.

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    1. Ce sont de bonnes habitudes que tu as instauré! Ici on y travaille, je ne désespère pas 😉
      A vrai dire, mon fils souffre énormément de son tda qui l’empêche d’être aussi autonome qu’il le voudrait dans ses apprentissages. Il me demande donc beaucoup d’attention et de soutien ce qui frustre sa soeur qui est très demandeuse d’apprendre en ce moment. J’essaye de leur apporter chacun un maximum de temps et d’attention, mais c’est un équilibre fragile à maintenir, je n’y arrive pas toujours…

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  2. Ah, j’ai bien souri en voyant ton article de ce jour ! Il m’a rappelé de très bons moments avec mes filles jumelles lorsqu’elles étaient plus petites 😉 Je me suis souvent demandé comment j’aurais fais si j’avais eu des triplés ? Mais, voilà, en situation, on développe toutes un grand savoir-faire.
    Les mamans de famille nombreuse ont développé des compétences extraordinaires ; j’en suis très admirative. C’est dommage que cela ne soit pas davantage reconnu dans notre société 🙂

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  3. Bonjour
    J’en ai trois en âge de « travailler », donc j’en lance un sur une activité (graphisme, numération, lecture, avec l’aide de fiches, etc.), pendant de temps les deux autres regardent ou commencent à mettre en place ce dont ils vont avoir besoin, puis je lance le deuxième et enfin le troisième. Bien sûr dès que j’ai fini avec le dernier, c’est de nouveau le tour du premier et ainsi de suite. Parfois le plus grand, qui sait lire, aide le second avec les consignes, le temps que je termine avec la troisième. Parfois je jongle entre deux. La consigne est que chacun doit attendre le temps que je termine avec un autre, et si possible dans le silence… C’est une gymnastique qui doit être bien rodée et ne souffre aucune interruption (du type facteur…) ! Et quand le quatrième s’invite avec une tétée, ça déraille un peu, mais je laisse filer puis reprends les choses en main.
    Oui des équilibristes ou des jongleuses, nous sommes :)) !

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  4. Je faisais comme toi, il y a encore peu. Mais ça ne me convenait pas du tout, c’est extrêmement fatigant ! Je voulais être avec mes 4 en même temps et je me suis rendue compte que finalement, je n’étais avec aucun. Alors maintenant, c’est chacun à son tour (enfin la plupart du temps !) et j’essaie de me concentrer vraiment sur chacun. Pendant le travail, je passe de l’un à l’autre pendant que les trois autres choisissent leur activité. Alors, c’est vrai, ils travaillent un peu moins, mais c’est dix fois plus calme !!! Et moi, je m’arrache moins les cheveux !

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  5. Coucou.
    Ici , comme Myriam ( même si je n’en ai  » que » 3) , je ne pourrais pas survivre à une telle gymnastique.
    Après, on n’en est encore pas à son organisation , d’autant que ma grande a encore pas mal besoin de moi et qu’une des deux plus jeunes (pas encore 6 ans , elles font leur vie) a une capacité de tolérance à la frustration plutôt faible.
    Mais je travaille dans ce sens (avec toutefois plusieurs activités en commun)
    Ceci dit , je me retrouve quand même pas mal dans ce que tu racontes.
    Après , la chance que j’ai (même si ça présente aussi pas mal de difficultés spécifiques) est qu’elles sont jumelles ( donc du même âge 😉 ) et ont appris à très bien s’occuper toutes les deux lorsque C ou moi ne sommes pas disponibles.
    Quand il n’y a qu’un seul « petit », j’imagine que le côté  » tout le monde participe sauf moi « ! ne doit pas être simple à gérer 😉
    Bonne journée !

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  6. En lisant tes mots, j’ai vu des situations quotidiennes chez moi aussi. Mes enfants semblent avoir le même écart d’âge que les tiens soit 4 ans. En ce moment c’est un peu difficile justement mais après observation, on a deux ou trois choses à changer dans notre mode de fonctionnement ! Merci pour la qualité de rédaction de tes articles ainsi que pour l’ouverture d’esprit qu’on y ressent. Merci notamment pour ton article intitulé chère maman ief !

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