Le pliage papier est une activité que nous avions commencé l’année dernière et qui avait remporté un franc succès chez mon fils.  Je voudrais donc l’intégrer de manière plus régulière dans notre pratique de l’ief.  Il permet de travailler la coordination yeux et mains, des notions de géométrie et la perception spatiale chez l’enfant, fondamentaux dans l’apprentissage des mathématiques.  En prime, le résultat final donne à l’enfant la satisfaction d’avoir créer quelque chose de ses propres mains.  Je ne parle pas d’origami, mais de pliage vraiment conçu dans un but éducatif.

Le système sloyd

Je savais que Charlotte Mason abordait la géométrie par le pliage de papier, mais avant d’avoir fait des recherches plus poussées, je ne savais pas exactement de quoi il en retournait… Je savais aussi qu’elle croyait aux vertus des travaux manuels mais qu’elle abhorrait les activités de « bricolage ».  En cherchant, j’ai découvert que pour le travail de pliage, elle se référait à un système éducatif très intéressant en lui même: le système sloyd.

Mais qu’est ce donc? Alors que les références en anglais sont nombreuses, je n’ai pas trouvé de documentation en français sur le sujet, uniquement une description sur Wikipédia:

« Sloyd (Slöjd), est un système éducatif basé sur le travail manuel lancé en 1865 par Uno Cygnaeus en Finlande. Le système a été affiné et promu dans le monde entier jusqu’au début du xx^e siècle.

Le terme sloyd dérive du suédois : Slöjd signifiant travail manuel qui fait référence à la fabrication d’objets en bois, en métal, en papier ou en tissus.

Dans le système Sloyd développé par Uno Cygnaeus, les élèves apprennent le travail des métaux, les techniques de fabrication, comment choisir des morceaux de bois dans la forêt, quelles mesures de précaution prendre pour travailler les matériaux et finalement la nécessité de collaborer pour accomplir les tâches. Ce n’est pas l’objet fabriqué qui est au centre, l’action de fabrication est formative elle sert à développer le caractère de l’élève en encourageant des qualités de collaboration, de pragmatisme et de créativité ».

Paper Sloyd

Il se trouve que le paper sloyd, le pliage de papier donc, était l’activité avec laquelle les enfants s’entraînaient les trois premières années du primaire avant de passer aux travaux plus difficiles.  Je fus aussi heureuse de découvrir qu’il existe un ancien manuel pour ces pliages: Paper Sloyd, a handbook for Primary Grades, par Ednah Anne Rich.  Il s’agit d’une séquence de modèles à construire de difficulté et de complexité croissante, conçu dans le but d’enrichir l’enfant.

Le paper sloyd se distingue de l’origami par la nature utilitaire des oeuvres à réaliser, l’objet fabriqué n’est pas ornemental mais conçu et réalisé avec un but.  Ce travail requiert aussi plus de découpage, de prise de mesure et de collage.

Cette activité peut avoir l’air assez simple de prime abord, mais elle ne l’est pas car les étapes sont dictées à l’enfant et il est demandé à l’adulte de se restreindre au stricte minimum d’assistance.  Un bon moyen d’exercer ce que Mason appelait l’inactivité magistrale!

Pliages et mathématiques

Ce sujet vous intéresse mais vous cherchez des titres en français?  Alors je vous recommande les ouvrages de D. Boursin et V. Larose La mathémagie des pliages et Pliages et mathématiques aux excellentes éditions du Kangourou.  Bien qu’ils leurs manquent le côté utilitaire des objets réalisés, ils permettent d’aborder les mathématiques par le biais du pliage papier.